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FRANCE 3 ET FRANCE.TV – À PARTIR DU LUNDI 12 AOÛT À 20 HEURES ET À LA DEMANDE – SÉRIE DOCUMENTAIRE
A quelques jours de la fin des Jeux olympiques de Paris 2024, on se projette sur les Jeux paralympiques, qui ont lieu du 28 août au 8 septembre. Avec curiosité, car si beaucoup connaissent le tennis fauteuil, incarné par Michaël Jeremiasz, quadruple médaillé olympique et porte-drapeau de la délégation française, il n’en est pas de même de Charles Noakes (para badminton) ; Anaëlle Roulet, vice-championne du monde en para natation ; ou Anne-Sophie Centis, paracycliste.
Pour y remédier, France Télévisions a réalisé une deuxième saison de la série de formats courts Incassable, qu’elle diffuse sur France 3 dans l’émission « Tout le sport », du lundi au samedi, à partir du 12 août à 20 heures – la première, sortie lors des Jeux de Tokyo à l’été 2021, est de nouveau visible sur France.tv.
Le principe reste inchangé. Le journaliste Jean-Sébastien Fernandes s’entretient avec une douzaine de sportifs dans un lieu qui a un lien avec chacun. Nathan Maillet, athlète autiste de paranatation, a ainsi choisi la source des Célestins à Vichy, parce que, dit-il, « l’eau, c’est toute [s]a vie » ; Céline Gerny, cavalière de para dressage, est filmée à Saumur ; le para-archer Guillaume Toucoullet s’est installé sous la magnifique charpente de l’église Saint-Girons de Monein, dans le Béarn, dont la structure en bois lui rappelle celle d’un arc.
La franchise fait partie du concept. Guillaume Toucoullet ne cache pas qu’il trouvait que le tir à l’arc « n’est pas un sport », jusqu’à ce qu’un accident de moto le laisse avec un bras inerte. cette activité va alors littéralement le sauver. Et sa description de ce qu’il ressent en décochant une flèche avec les dents est sidérante.
Médaille d’or à Tokyo, le paracycliste breton Alexandre Léauté, admet, quant à lui, se sentir sous pression. Il a choisi le Radôme de Pleumeur-Bodou (Côtes-d’Armor) pour raconter comment, hémiplégique de naissance, il va toutefois se battre pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé enfant : « Toucher les étoiles. »
Nantenin Keïta apparaît à l’aise face à la caméra plantée dans une station de métro désaffectée et taguée de Noisy-le-Grand, en Seine-Saint-Denis. Médaillée olympique sur 400 mètres, la fille du musicien malien Salif Keïta, albinos et malvoyante, a été invitée plusieurs fois sur le plateau d’« Aux Jeux, citoyens ! », le magazine présenté par Carole Gaessler, sur France 3. Lorsque Jean-Sébastien Fernandes lui demande – c’est une question rituelle – si l’humour « aide », elle assène : « Parfois, il faut en avoir. Mais face à la méchanceté, c’est de la force qu’il faut. »
Plus modérés, d’autres para-athlètes évoquent les « moqueries » subies en classe. Cédric Nankin, élu « meilleur défenseur au monde » en rugby fauteuil, assure juste avoir « mal vécu » d’être « viré » de l’école. Charlotte Fairbank s’est, elle, retrouvée en fauteuil à 18 ans après « un accident très con » de botte de foin. Envoyée étudier au Royaume-Uni, elle n’a pas supporté d’être « parquée » avec d’autres polyhandicapés – ce qui n’existe pas en France. Le bon côté est qu’elle y découvre le tennis-fauteuil.
Jean-Sébastien Fernandes lui montre alors les tribunes officielles pleines pendant un tournoi de Roland-Garros, puis les mêmes tribunes, vides, lors du tournoi de tennis-fauteuil. « Oui, cela me choque », dit-elle. Le « vrai » public, lui, ne se comporterait pas ainsi.
Le succès phénoménal d’Un p’tit truc en plus, film d’Artus où jouent des personnes en situation de handicap, qui a attiré plus de 10 millions de spectateurs en salle depuis sa sortie en mai, peut laisser espérer que le regard est en train de changer.
Incassable, série documentaire de Céline Couratin et Eric Krissi, présentée par Jean-Sébastien Fernandes (Fr., 2024, 12 × 7 à 9 min). Diffusée dans le cadre de l’émission « Tout le sport » sur France 3 et disponible également à la demande sur France.tv.
Catherine Pacary
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